
nan marci
Si ses peintures te font peur,
c'est peut-être que des monstres
habitent encore
derrière tes yeux.
L'ALIAS "NAN MARCI"
Alias artistique et militant, "nan marci" désigne la manière dont les enfant·x·es disent "non merci".
Cet alias est né dans le même mouvement que la pratique artistique elle-même : au moment où la décision définitive a été prise de déserter les violences.
Un·x·e enfant·x·e qui dit ♬ "nan marciii" ♪ exprime le refus dans la seule forme qui lui soit permise, celle de la langue imposée par la domination adulte.
Loin du "non" souverain, énoncé depuis une position d'autorité, du "non" disciplinaire de l'interdiction ou d'un "non" qui serait contre-pouvoir, "nan marci" ouvre la voie au refus des dominations depuis la position même de dominé·e·x - précaire, angoissante, stigmatisée, affirmant qu'aucun supplément n'est nécessaire pour que nos refus soient légitimes. Nous sommes la négativité en lutte.
POLITISER LE TRAUMATISME
nan marci est chercheuse en philosophie, poétesse et artiste.
Tout son travail repose sur le constat de l’absence de cadres conceptuels et esthétiques satisfaisants pour saisir l’anéantissement psychique causé par le viol et les violences patriarcales.
Les critiques existantes des violences, provenant notamment des féminismes intégrés, ne prennent jamais le trauma pour point de départ ou fait central.
Seules psychiatries, psychologies et psychanalyses s'emparent du réel traumatique, ce qui est en soi un problème - le discours contre les violence doit être politique, et rejeter toute pathologisation.
nan marci s'attache ainsi à la création de formes dissidentes, théoriques, littéraires, picturales et politiques, qui permettent de pallier ce manque : de parler depuis la catastrophe et d’en produire une critique radicale, contre toute forme de neutralisation ou de pacification.